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Et si l’Histoire nous était contée par le nom des rues de nos villes ? Le Vieux Lyon a été le cœur de la cité depuis la fin de l’Antiquité jusqu’à la Renaissance. Un aperçu de ces dix siècles d’histoire nous est donné à travers le nom des rues de cet emblématique quartier.

L’Histoire commence au début de notre ère avec la montée du Gourguillon.

Ce nom, probablement le plus ancien des voies de Lyon, viendrait d’une déformation du latin gurgulio , « gorge ». C’est, il est vrai, une voie gallo-romaine. Elle reliait Fourvière (le coeur de la ville pendant l’Antiquité) au bas de la colline.

Se cultiver avec le Libre Lyon
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Les débuts de la chrétienté sont évoqués par les noms référant aux premiers édifices chrétiens. Ce sont les rues Saint Etienne et Sainte Croix.

Il y a d’abord l’église Saint Etienne, qui est la plus ancienne église de Lyon. En effet, elle a été fondée par l’évêque Alpinus à la fin du IVème siècle. Ensuite, l’église Sainte Croix, qui était l’église paroissiale, date, elle, du début du VIIème siècle.

En s’imaginant la typographie du quartier grâce à la rue Tramassac on comprend mieux la cité médiévale. 

L’origine du nom de cette rue est Tres (ou Trans) marsaut. Ce terme fait référence au Marsaut, un bras d’eau qui se jetait dans la Saône. Il est à noter que la rue Tramassac formait le coeur de la ville, au pied de la colline, et non loin de l’ensemble épiscopal. 

L’humidité de la rivière est-elle la cause des différents effondrements de la colline de Fourvière ? Certes, d’anciens manuscrits témoignent de catastrophes en 840 et en 1795. Plus récemment, l’éboulement de 1930 a fait trente-neuf victimes et a causé des pertes architecturales irrémédiables.

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Le Vieux Lyon vit des échanges et du commerce grâce à la présence de grandes voies navigables, comme en témoigne la rue de la Baleine. 

Celle-ci tient son nom depuis le Moyen Age d’un port sur la Saône auquel elle menait, aujourd’hui disparu. On débarquait sur les quais les matières premières, les tissus, les teintures… étaient débarqués sur les quais. Les traboules faisaient le lien direct entre les quais et les ateliers.

La place du Gouvernement nous apprend l’organisation politique médiévale. 

Cette place doit, en effet, son nom aux gouverneurs de Lyon. Ces gouverneurs représentaient le pouvoir du roi après le rattachement de Lyon au royaume de France. Ce rattachement a eu lieu sous Philippe le Bel, en 1312. 

Avant cette date, la ville dépendait du Saint-Empire Romain Germanique. Toutefois, Lyon étant loin d’Aix-la-Chapelle, les empereurs n’ont pas résisté à la prise de pouvoir du roi de France.

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La rue Juiverie nous dit l’importance et la prospérité de la communauté juive à Lyon au Moyen Age.

En témoigne l’affaire du diamant que l’alchimiste Nicolas Flamel a découvert, derrière une des sculptures de tête de lion de cette rue. Le diamant a attendu trois siècles avant de sortir de sa cachette. En effet, suite à la funeste décision du roi Charles VI en 1394, les juifs ont dû quitter la France et, dans cette rue, si ce n’est une légende, laisser des trésors cachés. D’autres diamants ressortiront-ils un jour?

Aux XVème et XVIème siècles, Lyon est une plaque tournante du commerce européen, d’où la nécessité d’une Place du Change.

Sur cette esplanade, nommée d’abord « Place de la draperie », il y avait une grande foire, notamment aux tissus. Les opérations de change y ont lieu jusqu’en 1630, où on construit une première loge pour le commerce et le change. Puis, en 1750 les architectes Roche et Soufflot, le futur bâtisseur du Panthéon, la reconstruiront.

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La prospérité du Vieux Lyon doit beaucoup à deux italiens, que l’impasse Turquet et la rue Gadagne mettent à l’honneur.

C’est d’abord les Gadagne, une famille de banquiers venant de Florence, qui s’installent en 1464 et font prospérer la ville. Puis, Turchetti, venu du Piémont, établit en 1536 une fabrique de soie par privilège du roi François 1er. Leurs fortunes sont telles que « riche comme Gadagne » ou « riche comme Turquet » étaient alors des expressions courantes. 

La rue de la Brèche nous rappelle le XVIème siècle et ses guerres de religion.

Cette brèche est celle que les soldats du baron des Adrets, alors protestant iconoclaste, creusent dans les remparts du cloître de Saint-Jean pour accéder à la cathédrale et la saccagent.

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